ENS Forêt de Chambiers

Contexte géographique et naturel

La Forêt de Chambiers, située dans le nord-est du département de Maine-et-Loire, s’étend au sud de la ville de Durtal.

Située à 3 km du centre-ville et accessible via les routes départementales D 18 (direction Les Rairies) puis D 59 (direction Beauvau), la Forêt de Chambiers est inscrite au titre des Espaces Naturels Sensibles (ENS) depuis la mise en place de cette politique par le Conseil départemental de Maine-et-Loire en 1985.

Un ENS permet aux départements ou aux communes gestionnaires de mettre en œuvre une politique de protection, de gestion et d’ouverture au public de ces espaces naturels. Ces actions visent à préserver la qualité des sites, des paysages, des milieux et habitats naturels.

Ce site est composé à 95% de boisements (dont 76 % de forêt de conifères et 19 % de forêt caducifoliée), à 2,5% de zones humides, et à plus de 1% de sites d’extraction d’argile.

La superficie de l’ENS Forêt de Chambiers, plus vaste espace naturel sensible de type forestier de Maine-et-Loire, avoisine les 2 000 hectares et s’étend sur 7 communes. Celle de Durtal représente plus de la moitié de sa surface (≈ 1 000 ha).

La Forêt de Durtal comporte des Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type I et II, qui correspondent à des secteurs de grand intérêt écologique abritant la biodiversité patrimoniale.

Cela est notamment dû à la richesse écologique du site, qui fait de cet ENS un réservoir de biodiversité majeur à l’échelle du département, avant tout liée à la présence de zones humides remarquables.

Ce site regroupe donc des enjeux de connaissance et de conservation du patrimoine naturel, ainsi que des enjeux socio-économiques, pédagogiques et culturels.

Pour répondre à ces enjeux, la commune de Durtal a, en 2021, manifesté la volonté politique d’établir un Plan de gestion sur ce périmètre durtalois. L’objectif de ce document est d’engager des actions sur l’ENS afin d’y préserver durablement la biodiversité et de concilier les diverses activités dans cette perspective, tout en permettant aux habitants de se réapproprier cette forêt et d’intégrer le projet dans un projet de territoire plus global.

De ce fait, 27 actions ont été définies à travers le Plan de gestion de l’ENS de la Forêt de Chambiers, financé par la commune de Durtal et le Département de Maine-et-Loire, qui s’inscrit pour la période 2023-2027.

Certaines de ces actions ont d’ores et déjà été mises en place à ce jour, dont une description est disponible ici.

Un règlement des usages a notamment été établi sur la partie communale de la forêt durtaloise.

Calendrier des animations

Parmi celles-ci, une action vise à faire découvrir aux habitants la biodiversité de la Forêt de Chambiers afin de mieux la préserver, au travers d’animations gratuites via le programme RDV Nature en Anjou.

Histoire de la Forêt de Chambiers

Sève noble et écorce protégée

Du Moyen-Âge à nos jours, la Forêt de Chambiers s’est modelée sous la coupe de successifs propriétaires. Mère nourricière, créatrice de richesses économiques, vecteur de lien social, lieu festif… Autant de vocations affirmées tout au long de sa dense histoire. Aujourd’hui classé en ENS, sa faune, sa flore et ses habitats sont protégés.

Une histoire feuillue nouée dans sa sève

À l’époque médiévale, la Forêt de Chambiers se déploie bien au-delà de ses lisières actuelles. Ses chênes et ses hêtres s’étendent sur tout le bassin versant gauche du Loir, couvrant une surface de plus de 5 000 ha allant de Durtal à Beauvau, et de Bourgneuf-La Chapelle Saint Laud à L’Ermitaie.

Propriété du Comte d’Anjou au XIe siècle puis des seigneurs de Durtal au début du XIIe siècle, elle assouvit les besoins primaires des habitants : nourriture (gibier, cueillette) et bois (chauffage, œuvre). Elle joue également un rôle défensif contre les croisades militaires. Fortement pourvu en gibier, le massif devient un domaine de chasse particulièrement apprécié de la noblesse locale et des rois séjournant au Château de Durtal. C’est en souvenir de ces battues princières que son carrefour principal a été baptisé la Table au Roy (ou du Roi).

Autre anecdote : l’existence d’un hospice de 1625 à 1789. Au fur et à mesure des siècles, les villages et autres landes grignotent la forêt. Pour la plupart d’origine mercantile, les responsables sont multiples : la colonisation médiévale puis l’exploitation des fours à chaux, la concession des bois et la création de réserves vouées à la production de bois d’œuvre.

À l’orée de la Révolution Française, le massif est dans un piètre état. Au début du XIXe siècle, des bourgeois les acquièrent pour former des exploitations forestières. Le plus souvent étrangers, ces hommes d’affaires achètent des biens nationaux dans le but de les faire fructifier. Ainsi, naît le pré-capitalisme forestier.

Promenons-nous dans les bois…

Un sentier nature et pédagogique

Stimuler simultanément ses muscles et ses neurones, telle est l’essence du sentier nature de la Forêt de Chambiers. Appréhender la faune et la flore, traquer les empreintes, décrypter les traces, reconnaître les animaux croisés au détour du tracé… Les nombreux trésors préservés et authentiques dont regorge l’ENS s’effeuillent au fur et à mesure des panneaux éducatifs illustrés jalonnant l’itinéraire. Balisé en jaune, ce parcours pédagogique de 3,3 km, soit 1 heure de marche, est le fruit d’un travail de fourmi (2 ans) effectué par les élèves du collège Les Roches. Au fil des saisons, le chemin, tel un caméléon, change de visage au rythme de l’épanouissement des multiples végétaux. Avec patience et discrétion, il n’est pas rare d’apercevoir les mammifères et oiseaux peuplant la forêt.

Le circuit « En Forêt de Chambiers » et sa ramification

À l’abri des touffus feuillages, 2 promenades attendent les randonneurs. Dotée d’une variante de 4,2 km, le circuit communautaire « En Forêt de Chambiers » parcourt 8,2 km de larges allées forestières. En certains points, il se confond avec le sentier de grande randonnée GR35 et un autre chemin intercommunal « La Grande Boucle » (traversant Durtal, Les Rairies et Montigné-les-Rairies). Le topoguide de cet itinéraire est à se procurer auprès de l’Office de Tourisme des Portes de l’Anjou.

Les étangs

En plein cœur de la forêt, s’étend les étangs de Chambiers dont la gestion a été confiée à la Fédération de Maine-et-Loire pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique. Cette dernière, soucieuse de préserver la quiétude de ce site tout en valorisant ces étangs, a spécialement aménagé le plus vaste des deux (6,76 ha) pour l’ouvrir à la pratique de la pêche sportive (ou no kill) du black-bass avec remise en eau obligatoire des poissons. Les pêcheurs aux leurres et à la mouche, qu’ils soient au bord de l’étang, les pieds dans l’eau ou en float-tube, auront le loisir de pratiquer cette activité du 1er janvier au 31 janvier et du 1er juillet au 31 décembre, selon une règlementation précise.

À noter : afin de favoriser la quiétude et l’augmentation de la biodiversité sur ces sites, la baignade y est interdite par arrêté municipal.

Le Château de Chambiers et ses jardins

Ancien relais de chasse des seigneurs durtalois et de leurs invités royaux, le Château de Chambiers a été transformé en demeure familiale au XVIIIe siècle. À l’orée du bois, au coeur d’un parc de 40 ha entièrement paysager, il abrite aujourd’hui des chambres d’hôtes et salles de réceptions.

Au bout d’une allée bordée de rhododendrons et d’une charmille, les élégants jardins dévoilent leurs joyaux de verdure. Jardins à la française et à l’italienne, potager aromatique, roseraie, cloître de tilleuls… sans oublier le remarquable chêne pédonculé âgé d’à peine 4 siècles. 

Contact : Château de Chambiers – 02 41 76 07 31 – info@chateauchambiers.com – Plus d’infos

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